Dans cette édition de nos « Conversations avec les leaders environnementaux », le président de Rolland, Philip Rundle, s’entretient avec le Missouri Botanical Garden, un chef de file en matière de recherche botanique et de sciences de l’éducation, avec un site magnifique qui attire plus d’un million de visiteurs par année.
Glenda Abney, la directrice du EarthWays Center, la division de la durabilité de l’environnement du Jardin, parle des chercheurs et des employés du Jardin présents dans plus de 36 pays, de la crédibilité environnementale des entreprises et des fourchettes compostables comme outils pédagogiques.
En activité de façon continue depuis 1859, depuis plus longtemps que tout autre jardin botanique en Amérique
- 32 hectares de présentations horticoles à St. Louis au Missouri, ainsi que 970 hectares pour la Shaw Nature Reserve et la Sophia M. Sachs Butterfly House à l’extérieur de la ville.
- Chaque année, le personnel scientifique découvre 10 % de toutes les nouvelles espèces de plantes dans le monde, plus que toute autre organisation.
Quels sont les principaux rôles du Jardin botanique du Missouri ? De quelle façon réussissez-vous à trouver un juste équilibre ?
Nous comptons quatre divisions principales motivées par une mission, dont la recherche botanique et la durabilité; les collections vivantes et l’horticulture; l’éducation et l’interprétation; ainsi que la durabilité. Il s’agit des principaux points d’intérêt des jardins botaniques. Nous nous occupons de chacun en grand, avec plus de 400 employés et 500 bénévoles. L’équilibre découle de ces divisions qui travaillent ensemble tout en se concentrant sur leur domaine particulier. On retrouve des scientifiques qui font de la recherche dans 36 pays, dont les États-Unis, et des pédagogues qui expliquent cette recherche aux visiteurs; le service d’horticulture, qui présente ces plantes dans notre Jardin, et la division de la durabilité, qui vient expliquer comment les collectivités locales adoptent des pratiques de durabilité afin de protéger l’environnement où poussent ces plantes tout en assurant la prospérité économique des habitants – dans un but commun de découvrir et de transmettre les connaissances entourant ces plantes.
Notre oasis occupe 32 hectares au cœur de St. Louis, en plein centre du pays, mais notre impact se fait sentir dans le monde entier.
En quoi le Jardin fait-il office de modèle de durabilité ?
Nos activités et nos installations sont les plus écologiques possible, et nous gérons nos ressources comme l’énergie, l’eau et les déchets de façon durable. Nous portons également une attention toute particulière à l’éducation des visiteurs et de notre collectivité locale au sujet de l’environnement et de la conservation des ressources. Cela comprend de l’éducation et de l’interprétation au Jardin même, ainsi que dans plus de 40 programmes dans la collectivité qui aident les gens et les organisations de la grande région St. Louis à découvrir comment vivre et travailler de façon plus durable. Les thèmes des programmes comprennent le recyclage, le compostage et la réduction des déchets; l’efficacité hydrique et énergétique; les bâtiments et les maisons écologiques; l’aménagement et la gestion des eaux pluviales; les pratiques commerciales écologiques; ainsi que l’énergie renouvelable et les panneaux solaires.
La conservation des plantes et la restauration de l’écosystème sont des éléments essentiels de la protection de notre environnement, mais cela fonctionne seulement si l’air est pur, l’eau est propre et les sols ne sont pas contaminés. Parfois, les gens ne comprennent pas comment tous leurs choix – par exemple l’isolation, le choix des matériaux, le transport, un aménagement paysager et un choix de plantes adéquats, et les types de bâtiments – peuvent avoir des conséquences sur l’air, l’eau et les sols en raison, entre autres, de la façon dont ils sont faits et de l’énergie qui alimente ces choix. Nous n’avons pas tous le pouce vert et il ne s’agit pas que de cultiver des plantes pour soutenir l’environnement, il s’agit de comprendre comment les gestes ont des conséquences sur la pureté de l’air, la propreté de l’eau et la salubrité des sols dont les plantes et les gens ont besoin pour bien se porter. Ainsi, il ne s’agit pas seulement d’avoir une incidence positive dans d’autres régions du monde, mais de créer de bons environnements là même où nous habitons, dans les jardins, les parcs et les espaces verts de notre propre région.
Pouvez-vous nous donner un exemple d’utilisation responsable des ressources ?
L’efficience de l’eau au Jardin. Les arroseurs sont équipés de capteurs pour fonctionner seulement lorsque c’est nécessaire, ce qui est préférable à la programmation des temps d’arrosage.
De plus, une citerne souterraine, installée il y a plus de cent ans, qui a été hors d’usage pendant une cinquantaine d’années, emmagasine l’eau de pluie ruisselant des toits du Climatron et de la Shoenberg Temperate House. L’eau sert à l’irrigation des plantes de ces bâtiments. Cela procure également un avantage économique : si nous n’utilisions pas l’eau de pluie pour arroser ces plantes tropicales et fragiles, il nous faudrait traiter l’eau municipale par osmose inverse à cette fin puisque les composés ajoutés qui améliorent l’eau pour l’activité humaine ne conviennent pas à ces plantes fragiles. Nous réduisons donc les coûts en n’ayant pas à payer pour ce système de purification de l’eau par osmose inverse.
Comment gérez-vous l’aspect économique de la durabilité ?
Le EarthWays Center, notre division axée sur la durabilité, obtient 90 % de son financement de contrats de paiement à l’acte dans le cadre desquels des entreprises et des organisations externes paient pour obtenir notre aide et notre expertise. À titre d’exemple, si une entreprise désire améliorer la durabilité de ses activités, nous l’aidons à atteindre ses objectifs; ou encore si un service public local a besoin d’aide pour offrir de l’éducation au sujet de ses services, nous pouvons également les aider.
De ce fait, nos programmes communautaires sont essentiellement financés par les organisations locales qui utilisent nos services – une solution qui ne fait que des gagnants. Nous nous rallions à la théorie du « tabouret à trois pieds » d’une véritable durabilité : les choix doivent être faits dans l’intérêt à la fois de l’environnement, des gens et de l’impact économique.
Votre approche commerciale de la durabilité aide-t-elle vos partenaires du monde des affaires ?
Assurément. Un autre programme, le St. Louis Green Business Challenge [défi des entreprises écologiques de St. Louis], qui en est à sa dixième année, soutient les stratégies et le rendement en matière de durabilité des participants. Le programme est sur une base volontaire, contrairement aux programmes obligatoires d’autres régions où les entreprises doivent réduire leur charge énergétique et adopter d’autres activités « vertes ».
Chaque année, une soixantaine de petites et grandes organisations demandent à participer à ce programme. C’est le bonheur : pendant la durée du programme, il s’agit de mettre l’accent sur l’amélioration en suivant la progression avec des cartes de pointage, des séminaires, des visites de sites et une cérémonie de récompense. La réussite de ce programme tient, entre autres, au fait que nous n’imposons pas aux entreprises une façon de faire la durabilité. Nous nous basons sur leurs propres pratiques commerciales, et notre crédibilité vient du fait que c’est ce que nous faisons avec le Jardin.
Qu’est-ce qui caractérise vos efforts d’éducation en matière d’environnement auprès des visiteurs du Jardin ?
Nos équipes d’éducation et d’interprétation travaillent, entre autres, directement auprès des visiteurs, des groupes scolaires et des membres, pour aider les gens à comprendre le pouvoir des plantes, tout ce que fait le Jardin, et comment tous participent à ces efforts. Cela se produit sur une base quotidienne, en fait sur une base horaire.
De plus, nous faisons tout simplement de notre mieux pour mettre ces efforts en valeur afin que nos visiteurs puissent les voir à l’œuvre à l’occasion de leur visite du Jardin. Cela suscite un plus grand intérêt et donne une meilleure compréhension, sans toutefois être une expérience formelle. À titre d’exemple, dans le cadre d’activités d’envergure, comme le Japanese Festival [Festival japonais] ou le Best of Missouri Market [Marché – ce que le Missouri a de mieux à offrir], tous les vendeurs de produits alimentaires doivent utiliser des contenants et des ustensiles compostables. Les bénévoles, qui revêtent des tee-shirts arborant le slogan Zero Waste Ambassador [Ambassadeur zéro déchet], informent les visiteurs que l’assiette qui contient leur pâté impérial ou leur tamale est compostable, de même que la fourchette. Les visiteurs, leur fourchette à la main, s’exclament souvent « C’est du plastique » en cherchant un bac de recyclage. Les bénévoles peuvent alors les informer que, dans les faits, leur fourchette n’est pas en plastique, qu’il s’agit d’un matériau à base de maïs entièrement compostable et qu’elle sera transformée en compost qui sera utilisé au Jardin. Les visiteurs apprennent quelque chose de nouveau tout en s’amusant, une importante expérience d’apprentissage informel. Ces événements attirent des dizaines de milliers de visiteurs en une seule fin de semaine. De plus, grâce à nos efforts de réacheminement des déchets, nous compostons et recyclons plus de 85 % des déchets générés lors de ces activités.
Incitez-vous tous les fournisseurs à agir de façon responsable ?
Nous avons une politique d’achat durable et travaillons avec les fournisseurs, plutôt que de simplement leur remettre une liste et de leur dire quoi faire.
Nous visons des relations à long terme, pas juste des transactions, et nous tentons de travailler dans un domaine à la fois. Avec notre principal fournisseur de fournitures de bureau, nous avons établi des normes et des exigences environnementales, dans la continuité de celles que nous avons pour le papier recyclé, pour lequel Rolland est notre principal fournisseur. Cela a mené l’entreprise de fournitures de bureau à offrir davantage de produits écologiques à prix concurrentiels, une mesure écologique couronnée de succès.
Vous avez donc une liste de vérification en matière de durabilité pour les fournisseurs de papier ?
Oui, et 80 % de nos imprimés – nos publications, notre matériel publicitaire, nos documents de bureau – sont faits sur du papier recyclé fait entièrement de fibres de postconsommation de Rolland. Nos imprimeurs nous appellent régulièrement pour nous demander si nous avons oublié de préciser d’imprimer sur du papier recyclé pour tel ou tel projet. Ils connaissent bien nos exigences.
Comment Rolland contribue-t-elle à votre gérance environnementale ?
Nous ne pourrions respecter nos normes de durabilité sans Rolland. Il s’agit d’une excellente relation en matière de papiers postconsommation abordables, de disponibilité des produits et de savoir. Rolland nous a montré comment mieux utiliser le papier recyclé pour des résultats de qualité supérieure.
En tant que fabricant de papier, nous devons vous demander : quel est le rôle des communications imprimées au sein de votre organisation ?
Les familles et les personnes qui préfèrent l’imprimé comptent pour une grande part de nos membres. Rien ne remplace un calendrier papier, et les cartes de promotion d’activités sont très efficaces. Nous mettons l’accent sur l’efficience sur le plan de la quantité d’impressions. Nous proposons également différentes options du magazine des membres, le Bulletin, comme des versions imprimées ou en format PDF envoyées par courriel.
Le Jardin botanique du Missouri est, par définition, un leader environnemental : comment peut-il devenir plus écologique ?
Nous ne cessons de chercher à nous améliorer. Jamais nous n’atteindrons un palier pour nous dire, « Ça y est, nous sommes maintenant durables » parce que la durabilité est un objectif en mouvance et qu’il y aura toujours de nouveaux systèmes et de nouveaux matériaux. Notre devise est « Green Today, Greener Tomorrow » [Écologique aujourd’hui, plus écologique demain], parce qu’il y a toujours mieux à faire et parce que les plantes et l’environnement valent la peine d’être protégés. En fait, les plantes sont essentielles à la vie, pour tout un chacun.